MOTION (déposée à M. le sous préfet de ST Pierre) le 10 septembre 2012
Demande de renforcement de moyens de prévention du suicide à La
Réunion :
-
sécurisation
des ponts par des filets anti suicide et « helpline »,
-
création d’un observatoire régional pour identifier et analyser les causes du suicide
A l’occasion de
la journée mondiale de prévention du suicide, l’association prévention suicide,
crée en mars 2002, veut faire prendre
conscience aux pouvoirs publics de la gravité de la problématique du suicide dans notre île et
propose qu’on développe des moyens de prévention tels que la protection des ponts par des
filets anti suicide et la mise en place
d’une meilleure identification et
analyses des causes du suicide à La Réunion par la création d’un observatoire
régional.
Il est à noter que selon les statistiques récentes des hôpitaux de l’île, d’APS et de l’INSEE, nous recensons un suicide
presque tous les 3 jours et une dizaine de tentatives de suicides, dans notre île. En d’autres termes, nous avons
recensé presque 120 suicides en comptant aussi les suicides masqués en 2011
(d’où les roses d’APS qui
souhaite les représenter en ce
jour symbolique).
Plusieurs méthodes sont utilisées pour se suicider
mais si
de manière générale en France, on note une moyenne de 7% de suicides par
précipitation, ici, chez nous, le taux est plus élevé et avoisine presque les 14% du
taux global des suicides.
Depuis quelques
années, avec la construction de nouveaux ponts sur notre île, nous observons
une fréquence alarmante de suicide par précipitation de ces ponts, qui pour
certains sont devenus presque « iconiques » : le pont de l’Entre
Deux, le pont Vihn San, le pont de la Rivière d’Abord, le pont de la Rivière de
l’Est, le pont de Trois Bassins sur la Route
des Tamarins….Lors de la construction de ces ponts, aucune précaution n’a été prise pour les protéger de
la précipitation.
De plus, quelques fausses croyances à rectifier :
on croit que ce sont plus les jeunes qui utilisent la précipitation. Or ici
dans notre île, on note des personnes de
tous les âges allant de 17 à 55 ans.
Rien qu’entre juillet et août 2012, on
recense 6 suicides sur le pont de l’Entre Deux.
On croit qu’en protégeant les ponts, les personnes en
crises suicidaires iront chercher d’autres moyens létaux. Encore une fois, des
études en suicidologie au Canada et en Australie ont montré qu’en faisant diminuer les
méthodes utilisées par les suicidants,
le taux de suicide peut diminuer car il est reconnu que la crise suicidaire
peut être brève et donc on peut mieux prévenir l’impulsivité transitoire dans la précipitation.
Aussi, les
discussions au sein de notre association
depuis 10 ans et les nombreuses réflexions que nous avons pu
avoir avec le milieu médical , le milieu psychiatrique, les pompiers, la
gendarmerie font ressortir qu’il est
urgent de renforcer la sécurisation des ponts les plus « iconiques »
pour faire ralentir le taux de suicide à
La Réunion. En effet, des études ont
démontré que l’installation de filets de protection anti suicide ou de barrières
anti suicides sur les ponts ont fait
considérablement baisser le nombre de suicide par précipitation. Ce système
préventif a fait ses preuves comme par
exemple en SUISSE, sur la cathédrale de MUNSTER, à San FRANCISCO, sur le Golden
Gate où un filet en acier inoxydable a été installé. L’installation d’une
barrière anti-saut sur le pont Jacques-Cartier à MONTREAL (Québec) en 2004 a
réussi à faire ralentir grandement le
nombre de suicides enregistrés à cet endroit.
Le coût de cette installation est faible si on la compare à une vie humaine. Le filet
anti suicide ou l’idée d’une ligne téléphonique installée sur le pont « helpline »
avec la vidéo surveillance, selon nos estimations reviendraient à environ 100 000 € par pont donc
environ 600 000€ pour nos 6
ponts iconiques. Sauver une quinzaine de vies pour 600 000€, est-ce trop
pour nos pouvoirs publics ?
Aujourd’hui, si
nous voulons réduire le suicide, nous
devons être en mesure de renforcer la protection de nos ponts à risque.
Indubitablement, la sécurisation des ponts n’est qu’un moyen qui doit être renforcé par
la création d’un observatoire régional du suicide pour mieux identifier et
analyser les causes du suicide à La Réunion. Cet observatoire aurait pour but
de mieux recenser les tentatives de suicides pour mieux comprendre les raisons
des récidives. Nous pensons que le suicide n’est pas une fatalité. Nous pouvons
aussi affirmer avec notre expérience que
souvent la cause du suicide est l’expression d’une souffrance
insoutenable et difficile à partager, à dire.
Enfin, nous demandons à ce que le plan gouvernemental 2011-2014 pour la prévention du suicide qui prévoit des axes de prévention dans la
réduction des moyens de suicide et dans
la connaissance des déterminants des
actes suicidaires s’applique véritablement
ici dans notre région avec tous les partenaires et les milieux associatifs
militants sur le terrain.
LA DIRECTRICE D’APS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire